Août
1, 2017
Château Perché veut jouer à danse danse : interview croisé de Milan Kobar et de Perchépolis
A l’occasion de cette nouvelle édition du Château Perché, nous avons eu l’occasion d’interroger Milan Kobar – que nous avions déjà reçu pour qu’il nous parle de son label – et l’équipe Perchépolis pour nous raconter comment ils ont encore réussi à se dépasser cette année.
MILAN KOBAR
- Raconte nous ton expérience de partie prenante à l’organisation de cette édition ?
À vrai dire j’ai toujours participé à l’organisation, depuis la 1er édition que ce soit en prêtant du matériel , en gérant des bookings ou avec le management des scènes en plus de mes sets de 3h ou plus… (sans parler du fameux rangement post-festival où seuls les vrais restent…)
Sur cette édition effectivement le « king » du Château Perché m’a fait confiance sur la programmation. J’ai donc pu, en plus d’un mix en closing de la scène Luftschloss jour 1 et du management de la scène techno aux cotés de mon amis A.Silentio devenir aussi directeur artistique sur le festival .
Alors la partie prenante haha comment dire, et bien ce n’est pas que de choisir qui joue, qui ne joue pas non ! Hélas c’est surtout de la gestion de fonds et de mails concernant les transports et hébergements des artistes… ainsi que la promo ! Et oui une fois la partie artistique avec le choix de la programmation passée c’est surtout ça le vrai taf de DA.
- Qu’as-tu découvert dans la peau d’un organisateur et que tu ne soupçonnais pas ?
Peut-être une évolution des rapports entre chaque acteur de cet évènement qui est de mieux en mieux… J’organise déjà depuis une dizaine d’années des soirées donc hormis la quantité de gens et de bénévoles plus élevée et le fait que l’on prépare plus de choses en amont et que tout ça a lieu dans un endroit historiquement très chargé, il n’y a pas trop de différences avec les soirées que j’organisais sur la partie technique…
Humainement par contre c’est vraiment autre chose .
- Est-ce que ta casquette artiste et patron de label (WAWH music) t’ont aidé dans cette peau d’organisateur ?
Énormément oui, déjà pour faire jouer un peu les artistes présents sur mon label : Hemka, A.Silentio à Busset, et sur cette édition Dial , Emerging Patterns et Deepbass seront présents. C’est aussi l’occasion de proposer des podcasts à pas mal de locaux sympas et de rencontrer beaucoup de gens du milieu…
Sur cette édition il y aura aussi Vonwill , patron du 1O1 , un Club que j’apprécie beaucoup et Behzad et Amarou, des amis de longue date avec qui j’avais habité sur Berlin il y a presque 10 ans.
Après il y a ce point très important où on réalise que le monde est petit et que oui quand on est artiste, entre nous on parle des bons et des mauvais promoteurs, et quand on est promoteur, on parle aussi entre nous des bons et des mauvais artistes : pas au sens musical, je veux parler de la différence entre des promoteurs focalisés sur l’argent et ton nombre de likes ou des artistes pas très sympas qui arrivent en retard et déchirés hahaha, oui ça arrive…
Je préfère bien plus marcher au feeling et booker une personnalité cool avec qui on va partager quelque chose. À l’heure actuelle, des talents musicaux dans ce milieu, il y en a un paquet.
Et en tant qu’artiste je préfère bien plus mixer pour un collectif qui me plait et avec qui je partage la même vision de la musique électronique, tout est lié en effet.
- Raconte nous ta relation avec Perchepolis
Que du love et beaucoup de travail ^^ Alors si je me rappelle bien j’ai texté Samy et Katy dès que j’ai entendu parler de la 1ère édition. Après un skype franco-berlinois, le lien était tissé. On ne fait pas qu’organiser ensemble, on a voyagé et fait pas mal la fête ! Samy a tendance à pas mal bosser avec des amis d’enfance et de la famille, chose que j’apprécie beaucoup. On est vraiment une famille et chaque membre a un rôle dans les rouages de ce festival, je ne vais pas énumérer tout le monde mais ils savent que je pense fort à eux toute l’année 😉
- Comment les décrirais-tu par rapport à d’autres organisateurs que tu as côtoyés ?
Premièrement, visionnaires, car se lancer sur un lieu unique diffèrent à chaque édition avec de multiples domaines (musique, déco, coiffure, expos, tatoo, graf …) et de multiples scènes (7 scènes cette année) qui vont de 200 a 1500 personnes par scène, déjà il y a de l’idée.
Autoriser le fait d’être nu ou déguisé ou nu-déguisé et bien ça n’existe pas encore beaucoup en France… C’est un peu notre Fusion à nous, car oui on est très influencé par Berlin.
Ce qui est génial également, c’est d’essayer de mettre de petits noms vraiment en avant. Aussi, plutôt que les maxis écrans à leds ultra modernes, on préfère utiliser des décorations brodées, soudées, tissées, clouées avec des petites mains créatives; elles ont une importance capitale dans l’identité du festival !
Deuxièmement, je dirais vrais, sincères, ce qui n’est vraiment pas le cas de tous les organisateurs. En 2017, la techno, house et autre micro, ben c’est grave à la mode on le sait tous, et beaucoup se retrouvent là-dedans à la recherche de gloire, d’argent ou encore des deux… Et pourtant on est censé être à 300% dans la musique ! La musique et le partage reste la base du truc.
Oui on signe des contrats et oui c’est devenu une industrie mais on n’est pas là pour faire du hangar à une seule scène pleine à craquer avec des places et consos hors de prix sur des sets d’une heure, pour avoir la maxi affiche top RA avec toujours les mêmes résidents qui ne seront qu’en warm-up…
Cette team m’a plu pour ça et m’a adopté pour ça je pense 😉
On a vraiment hâte , Longue Vie au Château Perché !!!
PERCHEPOLIS
- Qu’est-ce que l’édition de cette année a de plus ou de moins que les premières ?
Jusqu’à présent on avait fait deux éditions par an, printemps et été. Cette année on en fait qu’une, juste en été. On a fait le choix de monter en qualité, on a eu 6 mois de préparation en plus, on a soigné cette édition d’Ainay-le-Vieil. Le budget est également bien supérieur et avec l’expérience qu’on a gagnée sur notre initiative la Mouche sur le Cuir, on a appris à parer à toute éventualité. Le son est aussi de meilleure qualité avec un agencement de Clearsound et Nexo. Cette 4e édition va être la réunion de tous les meilleurs ! It’s a whole other level !
- Qu’avez-vous appris l’année dernière et que vous avez essayé d’appliquer cette année ?
On va essayer de mieux gérer la Pause. Elle était trop longue, on voulait que les gens se reposent alors on avait rien proposer mais il faisait trop chaud pour dormir de toute façon. Alors cette fois-ci on organise un mini festival dans le camping et on a raccourci la pause à 3h. Tant pis ça va être un rally de la fête sur 3 jours, pas de pause pour dormir ! On a également appris à déléguer, comme par exemple l’organisation de certaines parties du festival à des killers, des collectifs de professionnels de la perchitude !
- Pourriez-vous nous dire quelques mots sur le line-up ?
C’est honnêtement le plus pointu de tous nos line-up. Un an de prospection et de négociations, un an pour se plonger dans le meilleur de l’underground. On va réunir énormément de producteurs ultra talentueux mais encore relativement peu connus. On a également beaucoup plus d’acts, de performances, de choses qui vont au-delà de la musique électronique pour plus d’interdisciplinarité. Et nos collectifs partenaires nous amènent le meilleur de leur monde, Sidi&Co qui fait une connexion avec Lyon, Luftschloss, Fernab, Wuza/Rituel qui nous amènent des pointures de Berlin et le Ying Yang Music Festival qui va nous faire goûter à la techno chinoise. Mais bien sûr on n’a pas oublié les talents de la famille Perchépolis !
- Est-ce que vous pourriez nous parler un peu du lieu, pour ceux qui ne le connaitraient pas encore ?
Just watch the new air teaser.
- Pourriez-vous donner 2-3 chansons qui représentent Château Perché pour vous ? Et nous raconter le souvenir/moment associé.
Notre premier air teaser avait besoin d’une track coquine on l’a produite maison avec un ami.
La deuxième édition du festival s’est déroulée au Château de Ravel, lieu de tournage des Choristes. Un poto de Berlin, qui a joué au premier CP à Chazeron, Marvin Hey, a repris la tracklist du film les choristes et l’a transformé en ce petit bijou !
Meilleure track de l’Univers et de Navarre pour le Festival de Schlagoss que nous organisons avec Amour !
- Quels jeunes talents avez-vous découvert cette année et que vous rêveriez de programmer ? (qui ne soient pas à l’affiche du festival)
– Satori ! Killer producer !
– Sweeli ! Ce petit va faire mal !
– Nisshabibi ! La meilleure Djette Eurodance of the world to be ! <3 <3
Ecrit par

Marion Delpech
Co-founder
Après plusieurs années à côtoyer le monde de la musique électronique en tant que spectatrice, Marion a démarré l’aventure PWFM en octobre 2015 avec 3 autres compères. Plateforme multi-tâches ayant pour vocation première de donner de la visibilité aux jeunes talents de musiques électroniques, elle englobe une web-radio, un webzine, de la production d'événements ou encore l'organisation de tremplins au sein d'événements d'envergure.