Il y a peu je me suis rendu à Bruxelles pour la crémaillère de mon pote Adri. On en a profité pour faire un tour à son nouveau lieu de travail : le C12. Après une nuit de bonne beuverie bruxelloise, on s’est rapidement arrêté à la friterie de Flagey, histoire de prendre des forces. C’est le ventre rempli de frites, saucisses et croquettes que l’on se rend vers ce club né de l’association entre le collectif Deep In House et la Galerie Horta.
Tom Brus, Directeur artistique du C12 – Ça a commencé avec le nouvel an à la Galerie Horta, qui est un projet de musée interactif qui permettrait de faire visiter la ville de Bruxelles à l’époque médiévale. La galerie occupe le passage entre la gare centrale et la place (). En attendant que ce projet se concrétise on peut investir les murs.

Programmation
Dernièrement, c’était Sunday Rave. En tête d’affiche Schatrax, mystérieux artiste originaire de l’ile de Wight (UK). Si vous avez déjà mis les pieds dans une soirée, vous avez forcément entendu l’un de ses tracks, devenus des classiques. Avec lui jouerons DJ Athome, Cleveland et Vieira, trois artistes basés en Belgique.
Tom Brus – On a toujours essayé d’inviter des artistes locaux. A Bruxelles il y a beaucoup de très bons DJs qui se retrouvaient à jouer dans des bars et des lieux vraiment pas adaptés… Avec le C12 on peut leur faire une place. Quand je fais une programmation j’essaye de mélanger un plus gros DJ avec un artiste local dans la même vibe. C’est important qu’il y ait une entente musicale. La veille, le club accueillait le mythique Egyptian Lover ainsi qu’Abdullah Rashim. La semaine prochaine ça sera Dopplerefekt et Onur Özer. On peut dire qu’ici, toutes les nuits comptent (…) chaque soirée me marque. Apres t’as des mecs comme Antal ou Egyptian Lover qui ont un vrai rapport avec le public, forcément c’est différent. Dans les 2 scènes du C12 le DJ est au même niveau que le public, c’est important. J’aime pas trop les lieux où le DJ est sur une sorte de piédestal.
Arrivée dans le club
On se rend vite dans la salle principale. C’est ma première fois dans ce lieu et pourtant je m’y sens tout de suite à l’aise. Autour de nous des gens dansent et glissent dans une ambiance totalement décomplexée. Bientôt à bout de souffle, je demande grâce et vais me rafraichir au bar.
Tom Brus – On fait jamais de pré-ventes, on a quelqu’un à l’entrée qui fait la sélection. On est aussi réservé au plus de 21 ans pour éviter les « premières fois », un public qui se respecte plus. On a interdit les photos à l’intérieur du club, en fait on veut que les gens se sentent autant à l’aise que possible. Pas de mecs oppressants qui touchent les meufs.
Après quelques heures de sport, on se cale au fumoir (aussi appelé le C13), une autre pièce immense de la galerie. Adri en profite pour me faire un rapide tour des différents espaces : à l’entrée du club on trouve le C5, une galerie transparente dédiée aux arts visuels ; plus loin c’est le C11, un espace gigantesque qui sert de chill out, il se mue aussi en seconde salle. Ce soir-là tout n’est pas ouvert au public, mais il arrive que ces différentes entités se rejoignent le temps d’un événement.
TB – Le C5 fait des événements culturels depuis un an. Pour cet événement là (Ndlr : La soirée du 24 avril 2019) ils vont occuper la petite salle avec une exposition et nous ont s’occupera de la partie son, dans la grande salle. Il y aura aussi une scénographie spéciale dans le C11, la personne qui s’occupe du C5 est très proche de la musique électronique, on a pu s’entendre facilement sur la programmation. Le but c’est d’amener un public qui serait venu pour une exposition à découvrir l’univers musical du C12 et en même temps que notre public découvre un autre aspect culturel du lieu avec le C5. »*

Suite et fin
Dans le public on trouve beaucoup de jeunes bruxellois mais aussi une bonne partie de fêtards venus d’ailleurs, on entend parler français, anglais, allemand, néerlandais ou encore flamand. En à peine un an d’existence, le club a déjà l’étoffe d’une scène européenne.
TB – On a collaboré avec le Griessmuehle par le passé. Ils nous ont invité à Berlin, ils sont aussi venu faire une soirée à Bruxelles. C’est des gens avec qui on s’entend très bien.

La soirée se terminera sans nous. On quitte le central alors que Vieira, un sélecteur local, prend le contrôle des platines. Après cette nuit, une chose est sure dans mon esprit, la scène bruxelloise a de beaux jours devant elle.
TB – Y’a deux ans le monde de la nuit était un peu mort à Bruxelles… avec la fermeture du Recyclart, de l’Épicerie moderne (…). Mais depuis quelques temps ça va beaucoup mieux. Le Recyclart a rouvert, il y a nous, le festival Crossroads mais aussi de belles choses à venir comme la Cabane ou le Fformatt qui sont deux clubs qui vont ouvrir d’ici peu.
Merci à Tom Brus d’avoir pris le temps de répondre à nos question et à Adrien Audrain d’avoir rendu possible cet entretien. Sinon le meilleur moyen de se faire une idée, c’est encore d’y aller. Tout les événements du C12 sont ici, ou là pour ceux qui préfèrent RA.
Prochaine destination de Club-trotter : Islande.