À l’approche de l’Exoria Festival le 5 octobre, nous nous sommes intéressés de plus près à cette entité vecteur de bonnes vibrations. Leur première date annoncée, l’équipe complète se prépare, comme chaque année, à un road trip dans les différentes salles de concerts de la France. Paris, Strasbourg, Marseille, Nancy, la troupe compte bien toucher le coeur d’un grand nombre d’habitants comme elle sait faire depuis presque 6 ans.
Hello l’équipe ! On fait les présentations ?
Alors si on devait tous se présenter, ça prendrait un paquet de temps compte tenu du nombre de personnes qui prennent part au projet Exoria ! Moi c’est Clémentine, chargée de communication d’Exoria. Je te fais la présentation de mes collègues au quotidien : Bérengère, chargée de programmation et de production, Simon, administrateur, Quentin, responsable d’Exo Booking, Yann, directeur technique et scénographique de L’Octopus, Mylène, chargée de production technique et scénographique de L’Octopus. À cette équipe s’ajoutent les volontaires en service civique, intermittents, stagiaires, bénévoles… qui font partie intégrante de la structure !
Le festival Exoria dont vous êtes les auteurs existe depuis maintenant 6 ans en France. Pouvez-vous nous raconter vos débuts et l’évolution ?
Allons-y pour un historique ! Exoria est une structure organisatrice de concerts de musiques électroniques née en 2013 à Villeurbanne. Avec une quarantaine de concerts par an, son identité est résolument éclectique et ses aspirations se renforcent d’année en année. Ainsi, Exoria s’est rapidement développée à travers de nouvelles activités : L’Octopus, un collectif de création scénographique, et Exo Booking, une agence réunissant des artistes émergents dans les musiques électroniques.

L’équipe est créatrice des projets baptisés « Dub to Trance ». Cette appellation est aujourd’hui devenue l’une des marques de fabrique de la structure puisque ces soirées évolutives se produisent à Lyon depuis 2014. Point de départ de la construction de l’identité d’Exoria, c’est avec ce projet que l’association a sillonné les salles et festivals lyonnais (Reperkusound, Démon d’Or, Dantesk, soirées Abstraction au Transbordeur…).
Forte de ces expériences en région lyonnaise, Exoria a choisi de s’exporter avec le projet itinérant Dub to Trance dans les salles de concerts et festivals au niveau national ! Avec toujours plus de collaborations et de lieux investis, le projet Exoria continue de s’élargir et d’évoluer pour devenir aujourd’hui un véritable festival itinérant. Avec 16 dates dans 15 villes de France d’octobre 2019 à mai 2020, Exoria Festival s’étend sur tout le territoire avec une programmation dub, trance et hard music, une création artistique créée spécialement pour l’occasion, une scénographie interactive créée par L’Octopus, le tout mêlé à une histoire inédite racontée au public !
Quel est le secret pour qu’un festival soit pérenne ?
On le sait, l’équilibre des festivals de musiques actuelles est aujourd’hui plus que jamais fragile ! Pour nous, il faut avant tout être à l’écoute des envies du public, tout en proposant des choses qui nous font vibrer en tant qu’organisateurs. Tant qu’on prend du plaisir et qu’on en donne, ça peut fonctionner. Dans le cas d’Exoria Festival, on croit aussi beaucoup en l’effervescence provoquée par des rencontres professionnelles à travers une organisation commune. Les collaborations, la synergie entre les structures, peuvent permettre de rendre un projet pérenne !

En 2014, vous avez créé l’Octopus, un collectif spécialisé dans la scénographie. Pour vous, qu’apportent les visuels lorsqu’ils se joignent à la musique ?
Pour nous, la scénographie fait partie intégrante d’un show, et elle en est indissociable. Le fer de lance de L’Octopus a toujours été de créer des scénographies qui rassemblent décorateurs, vidéastes, éclairagistes, machinistes, développeurs… Bref, l’idée est de réfléchir aux interactions que peuvent avoir tous les corps de métiers, quels échanges peuvent être créés entre son / lumière / vidéo / décor.
Une des idées majeures chez L’Octopus, c’est aussi de raconter une histoire à travers la scénographie, et de dérouler cette histoire au fil de la soirée. C’est ce qui se passe sur Exoria Festival : les soirées sont ponctuées de plusieurs interludes pendant lesquels l’histoire d’Exoria est racontée au public via des enregistrements time-codés.
C’est donc un show millimétré et interactif qui est livré aux spectateurs, permettant ainsi de faire dialoguer différents procédés techniques : création sonore, vidéo 3D, show lumière, motorisation… le tout en plaçant l’artiste au centre de ce ballet visuel !
Le festival s’appuie également sur la reconnaissance de nouveaux artistes. Comment dénichez-vous ces futures pépites ? Y a-t-il des critères en particulier auxquels vous accordez une importance ?
Effectivement, l’accompagnement d’artistes en émergence fait partie des objectifs phares du projet Exoria dans son ensemble. Et d’ailleurs, ça se traduit notamment par la création d’Exo Booking ! En ce qui concerne Exoria Festival, on met un point d’honneur à ce qu’un artiste en développement accompagne chaque saison l’ensemble de la tournée et en assure les premières parties. Après Ishiban sur la tournée 18/19, c’est au tour de Woody Vibes de se produire cette année sur les 16 dates d’Exoria Festival !
Pour dénicher des pépites, à vrai dire le monde des musiques électroniques est un microcosme dans lequel on peut faire des tonnes de découvertes tous les jours.
C’est devenu incroyablement facile grâce au streaming, et puis le fait d’aller aux quatre coins de la France aide aussi beaucoup ! On fait sans cesse des rencontres. On se déplace aussi beaucoup dans d’autres festivals, des concerts, etc…
Vous sévissez sur plusieurs villes du pays durant l’année entre Lyon, Marseille, Rennes ou encore Metz… Pourquoi cette volonté de créer des événements dans les quatre coins de la France ?
Tout a commencé à Lyon, là où nous sommes basés depuis nos débuts. La structure s’est très vite développée, L’Octopus est né, Exo Booking est apparu ensuite. Nos aspirations n’ont jamais vraiment cessé de se renforcer ! En fait, en élargissant nos domaines de compétences avec L’Octopus et Exo Booking, on a aussi élargi nos ambitions. On est toujours en réflexion sur de nouveaux projets à proposer au public.
Pour revenir sur la tournée de concerts, ça s’est fait assez naturellement. Avec le concept « Dub to Trance », qui est notre marque de fabrique et le point de départ de notre identité, on a beaucoup arpenté les salles de concert locales (Ninkasi Kao, Toï Toï Le Zinc, Transbordeur, Double Mixte…) et les festivals de la région lyonnaise (Reperkusound notamment, Démon d’Or, Dantesk…). Le plus souvent en collaboration avec des acteurs culturels locaux bien sûr (Mediatone, Totaal Rez, etc…). Et ensuite, forts de ces expériences à Lyon, on a choisi de s’exporter dans les salles de concerts et festivals au niveau national, toujours avec ce projet « Dub to Trance ». Ca va faire la quatrième saison que ça dure, et c’est vraiment une aventure folle !

Pouvez-vous me raconter une tournée type avec Exoria lors de vos nombreux voyages ?
Alors je te raconte mon souvenir à moi, quand on est allés à Bordeaux l’an dernier. C’était la première fois qu’on allait au Rocher de Palmer, une grande salle, on avait forcément un peu de stress. C’était le 17 novembre. Et qu’est-ce qu’il y avait le 17 novembre dernier ? Le premier jour de manifestation des gilets jaunes ! On devait traverser la France d’Est en Ouest en mini bus et en camion 20m cubes… Autant dire qu’on avait franchement peur de ne jamais y arriver.
On est donc partis de Villeurbanne à 4h ou 5h du matin. Les yeux piquaient un peu, il faisait froid, mais au fond on était contents ! On a croisé quelques gilets jaunes sur notre chemin qui nous ont ouvert les péages en nous faisant de grands signes. Bonne ambiance finalement ! On arrive à Bordeaux aux alentours de 13h sans encombre. On mange nos sandwichs de pain de mie au houmous, puis l’équipe de L’Octopus attaque le montage de la scénographie. On prépare les loges, le catering du soir. Les runners font tant bien que mal des va et vient entre la gare, l’aéroport et la salle pour aller chercher les artistes. Il y a un peu de bordel dans Bordeaux avec les gilets jaunes qui bloquent la rocade… Mais finalement, tout roule.
Les deux salles sont prêtes, le public rentre, la soirée commence. Bref, tout se passe bien jusqu’au moment où une personne du public a l’idée merveilleuse de déclencher l’alarme incendie, pour rigoler. Je vous passe les détails, mais ça a été une grosse galère de tout faire repartir ! Aux alentours de 7h du matin, on repart de la salle et on va dormir quelques heures dans un gîte. Dimanche, c’est le retour vers Villeurbanne !
Un mot pour la fin ?
On se donne rendez-vous le 5 octobre à Lons-le-Saunier pour la première d’Exoria Festival avec Woody Vibes, Bass Trooperz (Mahom meets Ashkabad), Ex-Echo (Tetra Hydro K meets L-Xir), Kalki et Miss Tekix. L’occasion aussi de découvrir en avant-première la toute nouvelle scénographie de L’Octopus !
Photo en couverture : Laure Blanc
Ecrit par

Kyoka Eguchi
Demoiselle passionnée par le monde de la musique électronique. Rédactrice en chef et responsable des partenariats chez la boule d'amour qu'est PWFM.