Juin
22, 2020
Machines techno maîtrisées avec brio ? Christopher Kah nous le prouve
Musique répétitive, linéaire, redondante, l’ensorcelant Christopher Kah nous démontre encore que la musique électronique possède un potentiel infini. En est la preuve avec sa maîtrise fracassante de ses machines et de la débordante énergie qu’il en découle de ses lives, mixes, productions. Un artiste que l’on a déjà fortement hâte de rencontrer sur scène prochainement.
Christopher Kah n’en a pas démordu de motivation à produire, mixer avec panache depuis le confinement. Au contraire, une force inouïe en est ressortie. Des simples nuances techno à de la plus exigeante avec l’industrielle, l’artiste n’a pas peur de nous dévoiler son sens du rythme et son amour pour les machines.
PWFM – Du kick perçant au groove vaçillant, comment en es-tu devenu à cette carrière ? A cette affinité avec tout ce matos que tu exploites à 300% ?
Christopher Kah – On peut dire que mon côté multi-instrumentalisme a débuté très jeune. Quand j’ai commencé à prendre des leçons d’orgue ; j’en ai joué pendant 10 ans.
J’ai ensuite commencé ma carrière de musicien-compositeur en 2005, en sortant deux EPs sur le label de Terence Fixmer, dont un avec Dave Clarke et le chanteur de Nitzer Ebb, Douglas Mc Carthy. J’ai également créé des remixes avec DJ Hell, signé sur le label Anglais CR2 rec., sur DATAPUNK, le label de Anthony Rother. Puis plus récemment, j’ai créé mon propre label HIGHWAV. Afin de sortir mes propres concepts, vision de la musique électronique. Voilà pour la partie releases seulement. Il est sûr que j’en oublie encore !
Questions projets, ça fourmille, comment procèdes-tu ?
Depuis environ 3 ans, j’ai créé ma page Youtube afin de présenter mon concept LIMITED RESOURCE. Il permet de montrer aux gens que la musique peut-être réalisée avec peu d’instruments. Pas obligatoirement en ayant 20 machines. À travers ce concept minimaliste, j’ai également créé mon album il y a 2 ans environ ; l’album a été parrainé par un certain Laurent Garnier, il a joué mes tracks partout à travers le monde.
Me limiter à peu de machines m’invite à être plus créatif et surtout m’éloigne de la composition mentale en ayant les yeux rivés sur mon écran.
J’ai vraiment adoré bosser comme ça. Petit à petit j’ai été soutenu également par les constructeurs comme Native Instruments, Roland, Arturia, Elektron …
Native Instruments m’a permis de faire des masterclass sur leur Traktor S4, afin de montrer que l’on pouvait faire plus que seulement mixer avec ces machines. Mais également introduire une partie live, que j’utilise en soirée depuis longtemps.
Pousser le mix plus loin que seulement enchaîner 2 tracks, c’est y ajouter des sons, des rythmes, des voix… bref, c’est presque faire un remix en direct devant le public ! J’ai décidé d’entreprendre un nouveau format de musique, plus interactif, en parallèle de ma page Youtube, je suis maintenant sur le site de Patreon !
On a accès à du contenu en exclusivité, videos de tests, la possibilité d’interagir avec moi, une partie educative aussi.
L’album Fréquences Interdites et le projet ECHO : de nouvelles barrières électro franchies
Réunion de morceaux durant ces 10 dernières années, cet album marque la passion foisonnante de Christopher Kah, se démarque au travers d’explorations très expérimentales et d’une expérience cinématographique par le biais du son.
Résultat : une excellente stimulation de tous nos sens.
[…] du bruit sourd de batterie, du chant étincelant et le travail réfléchi du synthétiseur en font une introduction éclectique à l’œuvre.
Et l’artiste ne s’arrête pas là, avec son projet ECHO LIVE qui résonne par une Roland MC-707 et une Roland TR-8S. En ressort de la techno intelligente et rythmée, de réels spectacles de variations sonores au design fortement moderne bien que pratiqué par d’anciennes machines.
– Lien vers la page de l’artiste –
Photo de couverture : graigue.com
Ecrit par
Estelle Lr
Westcoast Hero préoccupée par le potentiel de la musique électronique dans le Grand Ouest. Particulièrement sensible de la deep et psytrance.