C’est le moment de vous présenter 6tizen, jeune producteur et fondateur de son propre label, Slowciety dont le premier EP est diffusé sur la radio depuis déjà un mois.
PWFM : Explique moi un peu comment tu as commencé à produire et comment est né ton projet 6tizen ?
6tizen : J’ai commencé par le mix, pas très sérieusement, il y a 7 ou 8 ans. C’est il y a 2 ou 3 ans que j’ai commencé à prendre ça un peu plus au sérieux, j’ai rejoint des collectifs, Jdid et Cheapster, et j’ai commencé à me mettre à la production. J’ai créé le nom 6tizen il y a longtemps, quand je ne faisais que mixer. Quand j’ai commencé la prod, j’ai pensé à changer pour faire table rase mais finalement j’ai décidé de garder ce nom parce que ça s’inscrivait quand même dans une certaine continuité. Donc le projet existe depuis un moment mais la vraie concrétisation de 6tizen est quand j’ai commencé à produire.
PWFM : Tu as passé un moment à mixer avant de produire, qu’est-ce qui t’a donné envie de passer à la prod ? Le mix n’était plus suffisant pour toi ?
6tizen : J’aime toujours autant faire des DJ sets mais c’est deux choses assez différentes qui se font à des moments totalement opposés. Quand tu produis tu es seul dans ta chambre, ou studio quand tu as cette chance, alors que quand tu mixes c’est généralement devant des gens. Je ne raconte pas la même chose dans un DJ sets devant un public, que lorsque que j’essaye de transformer une idée personnelle en un morceau. Aussi, il faut voir les choses en face: de plus en plus de gens veulent devenir DJ, et c’est sans doute moins difficile de s’imposer dans le milieu quand on est aussi producteur. Je ne dis pas que je produis par opportunisme non plus, mais je trouve ça plus cohérent d’allier ces deux facettes.
PWFM : Comment définirais-tu ta musique ?
6tizen : C’est assez difficile à dire vu que je suis jeune producteur et que la musique est quelque chose de vraiment personnel que chacun perçoit à sa manière … Mais je dirais que j’essaie de faire des morceaux qui évoquent des images, une musique un peu cinématographique. Après elle s’inscrit toujours dans une démarche “club”, c’est à dire pour faire danser un minimum. J’essaie de faire la jonction entre quelque chose de rythmé mais en même temps d’assez planant.
PWFM : Il y aurait un morceau qui illustrerait parfaitement ta musique ?
6tizen : Non car c’est assez mouvant. J’essaie certes d’avoir une certaine uniformité dans ce que je fais, mais ma musique est assez différente selon le moment où je compose un morceau : l’humeur, les sons que j’écoute et qui ont forcément un impact sur les sonorités que j’utilise etc. Cela dit, je pense, du moins j’espère, qu’en écoutant ‘A Terrible Beauty Is Born’ on perçoit mon intention de faire quelque chose qui se ressent, davantage qu’il s’écoute.
PWFM : Quel est ton processus créatif ?
6tizen : Je suis plutôt du genre à ne pas faire tout d’une traite, même si j’aimerais, et à étaler la création du morceau sur plusieurs jours. Cela dit étaler la production d’un morceau a ses avantages : ça permet de prendre plus de recul et de réaliser que c’est nul avant de l’avoir fini.
PWFM : Quel matos utilises-tu ?
6tizen : Pour la rythmique, j’utilise presque exclusivement une BAR d’Elektron, l’analog rythm. Pour la mélodie, les bass etc. j’utilise des VSTs et je séquence tout ça sur Ableton.
PWFM : Parle moi un peu des labels chez qui tu as pu signer.
6tizen : Pour l’instant je n’ai pu sortir qu’un seul morceau qui est présent sur le various qu’on sort le 3 Mars sur Slowciety, le label qu’on a monté avec deux autres artistes. C’est un EP de 4 titres, et le genre se situe entre une techno assez lente et une house un peu deep. Il y a 1 titre de chacun des 3 fondateurs de Slowciety (Clint, Orsery et moi-même), et le 4ème morceau est un remix de mon morceau par I:Cube.
PWFM : Ta meilleure expérience en jouant en club ou en festival ?
6tizen : J’ai eu la chance de jouer au 6b à un bon horaire il y a deux ans, c’est l’événement où il y avait le plus d’enjeux pour moi. Après, mes meilleures expériences ont été à des événements non officiels : au Péripate, dans une forêt en Bourgogne ou sur l’île aux Cygnes à Paris …
PWFM : Un lieu où tu rêverais de jouer ?
6tizen : Si je te répondais le Panorama Bar, ce serait un peu cliché. Il y a une soirée off du BPM Festival au Mexique, organisée dans une sorte de jungle par Crosstown Rebels, le label de Damian Lazarus. En voyant les vidéos de la soirée, je me suis dit que si un jour je jouais dans un spot comme ça, je pourrais mourir heureux.
PWFM : Des projets à venir pour toi après la compile ?
6tizen : J’essaie de boucler un EP avant l’été que je sortirai sur Slowciety. On a pas mal de boulot sur le label avec les EPs d’autres artistes qui sont prêts et qui doivent sortir bientôt. Pour la suite, on verra en fonction de la réception du premier Various et un peu plus tard du premier EP. Sinon il y a la release party de l’EP ce soir A la Folie pour un DJ set en solo cette fois. On sera aussi au Made Festival, soirée off, au mois de mai.
PWFM : Un petit mot sur PWFM ?
6tizen : C’est toujours un très très bonne chose qu’il y ait des médias un peu alternatifs sur la musique électronique et surtout qui mettent des artistes pas encore très connus en avant. c’est l’une des vocations de PWFM il me semble, et c’est tout à votre honneur.

