Comme vous le savez peut-être déjà, certains chanceux auront la possibilité de jouer aux côtés de Mike Huckaby, Bambounou, AZF et d’autres lors du tremplin de l’Open Minded Festival day 3. L’occasion pour nous de vous présenter l’un d’entres eux : Baran Ertem, DJ originaire de Turquie et personnage unique en son genre à travers les multiples influences culturelles qu’il a puisé lors de ses voyages autour du globe.
Salut Baran ! Comment vas-tu ? Est-ce que tu pourrais brièvement te présenter ?
Salut, je vais très bien merci et toi ?
Je m’appelle Baran Ertem, j’ai 27 ans, et je suis originaire d’Istanbul. Depuis 2007 j’ai vécu dans pas mal d’endroits différents comme au Costa Rica, en Corée du Sud pendant un petit moment, en Italie et maintenant à Paris depuis déjà presque trois ans.
On va parler un peu de tes débuts. À quel moment t’es-tu intéressé à mixer de la musique ? Est-ce que quelque chose en particulier t’as donné envie de t’investir sur la scène de la musique électronique ?
Eh bien pour être honnête, je ne pourrais pas te donner une année précise, mais en tout cas c’est le genre trance music dans le début des années 2000 qui a attiré mon attention. À l’époque j’apprenais le violoncelle et le solfège au conservatoire. C’est pour cela que la structure mélodique de la trance m’a beaucoup attiré. Après cela, pendant beaucoup d’années, j’ai suivi et découvert de plus en plus la musique électronique. À l’université, j’essayais de mixer dans les petites soirées étudiantes où j’ai pu découvrir ce que je voulais vraiment faire. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais à l’époque, d’ailleurs j’apprends encore de ce que je fais actuellement. Je suis toujours à la recherche de nouveaux sons, et je pense que je n’arrêterais jamais.
La particularité de la musique électronique est qu’il est possible de maintenir la mélodie qui peut te donner la chair de poule et te donner envie de danser et bouger. Elle comprend plusieurs sentiments et ambiances à la fois. Et j’aime cette idée, l’idée par laquelle tu peux avoir le même état d’esprit à un moment précis avec les gens qui sont en face de toi. Pendant un certain moment, toute la foule, peu importe qui est là, est connecté, pendant que chaque corps bouge séparément. J’aime la sensation, j’aime ce sentiment. C’est ce qui m’a donné envie de mixer.
Le fait d’avoir vécu dans plusieurs pays différents est une chance pour moi car j’ai pu apprendre d’autres manières de vivre et de penser. C’est quelque chose que l’on peut retranscrire dans sa musique. Il y a tellement de rythmes et de mélodies qui nous semblent très éloignés mais je pense que lorsqu’ils sont utilisés de la bonne façon, ca cela peut créer une certaine harmonie.
Quel genre de musique préfères-tu jouer dans tes mix ? Quelles sont tes plus grandes influences ? Au delà de la musique que tu mixes, tu aimes écouter quels genres de musique ?
Les styles de musique que je joue varient en fonction des events. Du fait que je ne prépare jamais mes sets, j’aime bien l’idée de ne pas me prendre la tête et de choisir spontanément pendant mon set la track qui va suivre. J’observe également l’ambiance du lieu et j’essaye de faire quelque chose qui colle. Mais ce que je préfère le plus ce sont les sons bien groovy composés de hihats et de belles mélodies bien sûr tu peux supprimer bien sûr. Dans ma playlist, ca cela va de la deep house à la techno. J’aime bien jouer les trois à la fois dans mes sets, deep house, tech house et techno. Finalement, je pourrais dire que je ne me donne pas de règles sur ce qu’il faut que j’utilise et la manière dont je mix.
Je dirais que mes plus grandes influences sont Joris Voorn, Nic Fanciulli et un peu de Solomun.
En dehors du mix, j’aime écouter plein de choses différentes. J’aime la musique. Je ne me soucie jamais de ce que j’écoute du moment que ca me procure un bien-être, ce qui est le cas la plupart du temps. Mais pour te donner une réponse, je dirais que ca varie en fonction de mon humeur. Ca pourrait être de la musique cubaine, du classique, du jazz, du reggae et j’en passe.
Pourquoi souhaitais-tu mixer à l’Open Minded Festival ?
Je voulais simplement essayer de me donner cette chance. Je voulais voir si j’ai la capacité de taper dans l’œil et l’oreille de personnes que je ne connais pas via ce « contest », et au final j’ai réussi. Je considère cela comme une opportunité de pouvoir partager ma musique avec les gens. Je pense que cela me donnera de la force.
Que penses-tu de la scène musiques électroniques en France ? Comment est-elle en Turquie ? Es-tu allé à Suma Beach ?
Pour être honnête, je trouve que la musique électronique qui est jouée ici est un peu dark. Cependant, même si ce n’est pas mon style je peux concevoir le charme qu’elle a. Comme je l’ai dit ca fait trois ans que je suis ici et je sais très bien que j’ai encore beaucoup à découvrir. Je suis avec grand plaisir des artistes comme Worakls, Traumer et Viken Arman. J’aime beaucoup les sons qu’ils dégagent, la musique électronique française possède un certain caractère qui lui est propre.
Lorsque j’ai quitté la Turquie, je ne suivais pas beaucoup ce qu’il se faisait au niveau de la house, de la tech house ou encore de la techno dans mon pays. Du coup, je ne peux pas vraiment te donner un point de vue là dessus mais je pense qu’il y a de bons DJs en Turquie, notamment à Istanbul. À vrai dire, ce n’est pas aussi développé qu’ici à Paris. En fait, ils sont très influencés par le style berlinois et depuis très longtemps. Je pense qu’ils devraient s’ouvrir à d’autres styles.
Malheureusement je ne suis jamais aller à Suma Beach. Je n’ai jamais eu le temps ni l’opportunité. Quand j’étais à Istanbul, j’avais des priorités plus importantes que d’aller profiter d’une bonne soirée à Suma Beach. Mais à chaque fois que Suma Beach venait à mes oreilles, j’en entendais toujours du bien, du moins c’était le point de vue de mes amis.
Es-tu membre d’un label ? Pourrais-tu nous en parler ?
Pour le moment je ne fais partie d’aucun label. Cependant, il y a six mois environ, j’ai décidé de monter un petit collectif qui s’appelle « Piece of DJ ». Avec des copains on organise des petits events, on joue à droite à gauche pour des apéros ou des clubs. Peut-être en as-tu déjà entendu parler mais c’est un projet très jeune ?
Des projets pour l’avenir ? Un album / EP en préparation peut-être ?
Actuellement oui. J’ai récemment commencé à produire et en ce moment même je bosse sur une re-edit d’une chanson de IAM : « Un cri court dans la nuit ». Je l’ai découverte assez tardivement mais j’ai été tout de suite pris dedans. Et à côté de ca, d’autres instrus sont également en cours de production. J’espère pouvoir uploadé dans pas très longtemps un teaser sur Soundcloud.
Je pourrais même vous en donner 4 :
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- Joris Voorn – Spank the maid
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- Sebastian Mullaert – You’re An Orchestra In The Cosmos (Joris Voorn remix)
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- Joris Voorn – We’re all clean
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- Ten Ven – Turn it up
Rendez-vous donc le samedi 2 août à la Plage de Glazart pour découvrir les talents de Baran Ertem !
English below :
As you may already know, a few fortunates will have the chance to play alongside Mike Huckaby , Bambounou, AZF and others during day 3 of the Open Minded Festival in Paris. We went to meet one of them : Baran Ertem, a young dj born in Turkey with various cultural influences that he took from his multiple journeys around the globe.
Hi Baran ! How are you ? Could you quickly present yourself (name, age, where do you live) ?
Hello, I am good thank you, and how are you ?
My name is Baran Ertem, I am 27 years old, and I am originally from Istanbul, but since 2007 I lived in various places, such as Costa Rica, for a short amount of time S. Korea, Italy and finally I’ve been living in Paris since almost 3 years now.
We’re going to talk about your beginnings. When did you got interested in mixing music ? Was there something in particular that made you want to get involved in the electronic music scene ?
Well to be honest, I cannot give you an exact year or time, but it was trance music in the early 2000s that got my attention. I was studying at conservatory back then, I was studying cello and solfeggio. So, the melodic structure of trance music was really appealing to me. After that, for many years I have only followed and discovered electronic music more and more. At university, I was trying to mix at the small student parties where I was basically discovering what I wanted to do. I didn’t know what I was doing back then, and I am still learning from what I do. I am still in search of new sounds, and I don’t believe I will ever stop looking for it.
The particularity of electronic music was that it was possible to maintain both the melody that gives you the goosebumps and makes you want to dance and move. It consists of many feelings and vibes at the same time. And I like the idea of that, the idea that you can be together and have the state of mind with people in front of you. For a moment, everybody in the crowd, whoever is there, is being connected, while their body is moving separately from each other. I like the sensation, I like that feeling. That’s what pushed me towards wanting to mix.
Luckily, as I have lived in several different countries, I did have the chance to learn the way they think and live. Which is something you can reflect to your music too. There is so many different rhythms and melodies that are far away from each other but when it’s used carefully, that creates a harmony.
What style of music do you prefer playing for a mix ? Who are your biggest influences ? Beside the music that you use for mixing, what type of music do you like to listen to ?
The style I play changes from event to event. Especially because I don’t prepare my sets, I like to be casual and decide what to play at the moment. I observe the ambience and the place and I go along with it. But I always prefer to play sounds that are groovy, and with hihats, and melodies of course. My playlist varies from deephouse to techno. So I play deep-house/tech-house/techno. I like to sail in between these genres during my sets. In the end, there is no definitive rule about what or how to play.
My biggest influences are Joris Voorn and Nic Fanciulli, and a bit of Solomun I’d say.
Besides mixing, I like to listen to anything. I like music. I don’t care what am I listening to as long as it gives me the chills, which is the case most of the time. But to be more specific, it changes according to my mood. So it can be cuban music, classical, jazz, reggae and so on.
Why did you want to mix at the Open Minded Festival ?
I wanted to give it a chance first of all. I wanted to see if I could reach out to people that I don’t know via the contest, in the end I could. And I see this as an opportunity to be heard out there, here in Paris. I see it as a great opportunity to be able to share my music and sound with people. It will be a great support for me I believe.
What do you think about the french electronic music scene ? How is the scene in Turkey ? Did you go to Suma Beach ?
To be honest, I find the electronic music played here in Paris a bit dark, although it’s not my style I also can see the charm in it. I am here since 3 years as I said, and I know I still have a lot to discover. I follow with great pleasure guys like Worakls, Traumer and Viken Arman. I really like their sound. French electronic music has it’s own characteristics.
When I left Turkey, I wasn’t following house music this much, well, tech house and techno let’s say. Therefore I cannot make any comments on that, as in, there are good DJs in Turkey, or it’s better to say Istanbul. I could say, it’s not as developed as here in Paris. They are mostly influenced by Berliner style, and somehow got stuck with it. I believe they still have to open up to new styles I find.
I have never been to Suma Beach myself unfortunately. I never had the opportunity neither the time. I had to focus on other matters in Istanbul than going out for a good night out at Suma Beach. But every time the name came up, the feedback was sensational, at least according to my friends.
Are you member of a label ? Could you talk about it ?
No, I am not a part of any label at the moment. I have a collective that is called “Piece of DJ” though. It was around 6 months ago, I decided to launch a collective. It’s me and some friends organising events and play around for some apero or clubs. Maybe you heard of it before, but it’s still really young.
Any plans for the future ? Any Album/EP in preparation ?
Actually, yes. I started recently to produce, and at the moment I am working on some remix/re-edit of a French rap song by IAM called Un cri court dans la nuit. I discovered it lately, and I was taken in immediately. And besides that some other beats are in progress as well. So I hope, soon I’ll put some teasers on Soundcloud.
To complete this interview, I am going to ask you to give 3 of your favorite tracks ?
Well if you ask me 3 electronic tracks I like I’d give you 4 🙂 ;
Joris Voorn – Spank the Maid
Sebastian Mullaert – You’re An Orchestra In The Cosmos (Joris Voorn Remix)
Joris Voorn – We’re all clean
Ten Ven – Turn it Up
Thank you very much Baran ! Have a nice gig 😉